Blog pour les producteurs laitiers | Phibro

Quels sont les coûts de l’hypocalcémie clinique et subclinique dans mon élevage?

Rédigé par Arnout Dekker | 11-02-2021

Les coûts associés à la perte de productivité et à la dégradation de la santé du troupeau suite à des cas de fièvres de lait cliniques et subcliniques (faible taux de calcium sanguin) sont souvent beaucoup plus élevés que prévu - dans ce blog, nous expliquerons pourquoi ces pertes peuvent être si élevées et comment leurs effets peuvent être atténués.


La transition entre la fin de la gestation et la lactation oblige les vaches laitières à subir d'énormes changements physiologiques, avec notamment l'un des changements les plus importants qui implique l'équilibre du calcium. Autour du vêlage, les vaches sont en effet incapables de maintenir leur concentration sanguine en calcium adéquate et deviennent alors plus susceptibles de développer des troubles métaboliques après vêlage et de réduire leur production de lait.
Les vaches atteintes de fièvre de lait clinique (hypocalcémie clinique) sont immédiatement identifiables : elles présentent des signes évidents de carence en calcium sévère, notamment une incapacité à se tenir debout et une sensation de froid au toucher.

Malgré une incidence beaucoup plus élevée par rapport à l'hypocalcémie clinique, les effets de la fièvre de lait subclinique (hypocalcémie subclinique) sont souvent gravement sous-estimés : alors qu'une vache atteinte sera capable de se tenir debout et de fonctionner presque comme d'habitude, elle sera beaucoup moins efficace en raison de la carence en calcium sous-jacente et sera beaucoup plus sensible aux maladies postpartum.


Incidence de l’hypocalcémie clinique et subclinique

Des chercheurs en Allemagne (Venjakob et al.2017) ont prélevé du sang sur 1380 vaches récemment vêlées dans 115 fermes. L'incidence rapportée d'hypocalcémie clinique s'est avérée relativement faible, de 0% chez les génisses jusqu'à 16,1% chez les vaches de 4 lactations ou plus. Par contre, l'incidence de l'hypocalcémie subclinique (concentrations de calcium sanguin inférieures à 2,1 mmol/L) dans la même population de vaches était beaucoup plus élevée, allant de 14% chez les génisses à 71% chez les vaches de 4 lactations ou plus (Tableau 1).

Hypocalcémie

Rang 1 (primipares)

Rang 2

Rang 3

Rang ≥ 4

Limite 2.1 mmol/L 32/228a
(14.0)
158/355b
(44.5)
211/332c
(63.6)
331/456d
(71.2)

Tableau 1. Prévalence (nombre de VL/total ; % entre parenthèses) d’hypocalcémie subclinique 0 à 48 h après vêlage chez les vaches laitières, en fonction de leur parité. Source: Venjakob et al. 2017

a-d Des exposants différents indiquent une différence significative, P < 0.05

 

Maladie porte-ouverte

L'hypocalcémie n'est pas seulement associée à une performance réduite en termes de production de lait après le vêlage. Elle est aussi considérée comme une porte d'entrée à de nombreuses maladies et troubles de santé subséquents, notamment la mammite, la cétose, la dystocie, la rétention placentaire, le prolapsus utérin, la métrite, l'œdème mammaire, le déplacement de caillette ou encore la stéatose hépatique (Horst et al., 1997; Curtis et al., 1985)*.

Tableau 2: Coût estimé des principaux troubles de santé chez la vache laitière:

Evènement métabolique

Coût estimé par cas

Fièvre de lait¹ €312
Hypocalcémie subclinique² €113
Déplacement de caillette³ €362-496
Cétose³ €71-82
Non-délivrance³ €130-190
Métrite³ €157-166

 

Le voleur caché

La perte de revenus associée à l'hypocalcémie subclinique dépasse de loin à celle liée à l'hypocalcémie clinique. Dans une publication d'Oetzel (2012), en utilisant les données d'une étude précédente (Oetzel, 2011) et les coûts économiques associés à la fièvre de lait clinique suggérés par Guard (1996), il a été estimé que les pertes économiques causées par l'hypocalcémie subclinique dans un élevage typique peuvent être près de quatre fois plus élevées que les pertes associées à la fièvre de lait clinique.

Ceci est principalement dû au fait que le taux d'incidence de l'hypocalcémie subclinique est 10 fois plus élevé que le taux d'incidence de l'hypocalcémie clinique.

Tableau 3. Impact économique estimé de l’hypocalcémie clinique et subclinique dans un élevage de 150 vaches :

 

Coût estimé par cas

Incidence moyenne

Vaches affectées par an

Pertes totales par an

Fièvre de lait clinique

€312 5% 7 €2.180

Fièvre de lait subclinique

€113 50% 75 €8.470

 

La prévention, plus efficace que le traitement

Le moyen le plus efficace de limiter les pertes associées à la fièvre de lait est de prévenir l'apparition de la maladie en premier lieu : l'ajout d'Animate (un produit minéral anionique concentré et appétant qui aide à optimiser le métabolisme du calcium) à la ration des vaches en préparation vêlage peut aider à réduire l’incidence de l’hypocalcémie clinique et subclinique. Son apport dans le régime alimentaire peut également aider à réduire l'incidence des troubles métaboliques et non métaboliques associés à l'hypocalcémie, entraînant ainsi une amélioration des performances des vaches pendant la phase de transition critique et une plus grande production laitière par la suite.

 

Pour en savoir plus

Si vous souhaitez en savoir plus sur Animate et sur la façon dont il peut augmenter la santé et la performance de vos vaches fraîches vêlées, n’hésitez pas à nous contacter pour demander gratuitement une évaluation de votre management des taries avec nos experts Phibro qui travailleront avec vous selon le schéma suivant :

  1. Analyse de la situation actuelle : nous évaluerons le statut actuel de votre troupeau et identifierons les opportunités d’amélioration.
  2. Concevoir un protocole de prévention de la fièvre de lait : nous vous indiquerons quelles améliorations peuvent être apportées et comment Animate pourra libérer le plein potentiel de votre troupeau.
  3. Évaluation : nous effectuerons un suivi pour nous assurer que les changements que nous avons mis en place fonctionnent efficacement et, si nécessaire, fournirons un appui et des conseils supplémentaires pour permettre à votre troupeau de continuer à s'améliorer.

Sources

* Horst et al., 1997. JDS.80:1269-1280
* Curtis et. al., 1985. JDS.68:2347-360
¹Cost per case from veterinary fees, drugs, labor, lost or discarded milk and culling (C. Guard, et al., 1996)
²Non-infectious diseases: Milk fever in Encyclopedia of Dairy Sciences. Vol. 2. F.J. W. Fuquay, P.F., McSweeney, P.L.H., ed. Academic Press, San Diego Oetzel 2011. Lost milk yield and direct costs associated with ketosis and displaced abomasum’s
³Liang, Di, “Estimating the Economic Losses from Diseases and Extended Days Open with a Farm-Level Stochastic Model” (2013). Theses and
Dissertations--Animal and Food Sciences. Paper 22. http://uknowledge.uky. edu/animalsci_etds/22. First value is for first parity animals and second value is for mature cows.